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Les grands principes de l’éducation bienveillante selon Faber et Mazlish

A présent que je me suis lancée ce défi devant la terre entière, il va falloir que je m’y tienne. Bon c’est pas gagné, ce matin, j’ai encore un peu hurlé après mon fils qui m’a dit “Tu peux te taire” en me hurlant à son tour dessus. Hum… Y a comme du boulot par ici ; je vais devoir reprendre depuis le début les principes appris au cours des ateliers Faber et Mazlish.

Un truc que je faisais à l’époque où je suivais les ateliers, c’était d’avoir un pense-bête à proximité, que je pouvais consulter en cas de “panne d’inspiration”. C’est une simple synthèse des méthodes Faber et Mazlish avec les points clés. Le plus pratique que j’avais trouvé c’était de le coller dans les toilettes (oui, oui !). Cela me permettait de réviser un ou deux points de la méthode à chaque fois que j’allais aux petit coin (ce qui arrivait souvent dans la journée). En plus, c’est un bon truc pour reprendre de la contenance pendant une crise : au lieu de réagir à chaud, je disais au responsable que j’allais “respirer pour me calmer”, en fait j’allais relire mon pense-bête et généralement, je trouvais une parade. Autre avantage : ma moitié, qui n’est pas très branchée sur ces « trucs » d’éducation bienveillante, pouvait aussi en tirer quelque profit en ayant de la lecture au petit coin  Clignement d'œil

Donc, pour me remettre en mode éducation bienveillante, je vais à nouveau afficher mon petit pense-bête dans les toilettes !

Mais avant, je vais réviser avec vous les grands principes de l’éducation bienveillante selon Faber et Mazlish (les habiletés comme elles les appellent). Je vous propose une liste synthétique, mais néanmoins complète, qui parlera à tous ceux qui ont déjà une bonne notion des habiletés développées par Faber et Mazlish. Pour ceux qui ne connaissent pas du tout, c’est une première approche, que je complèterai au fut et à mesure avec des articles plus détaillés sur chaque habileté.

Accueillir les sentiments et les émotions de l’enfant grâce à l’écoute empathique

Ecoute empathique

Pour libérer la parole de notre enfant (et l’habituer à se confier), mieux vaut ne rien dire et écouter de manière empathique (en essayant de nous mettre à sa place et de ressentir ses émotions et ses besoins).

L’empathie est LA base de l’éducation bienveillante. Selon le Larousse, l’empathie c’est : “ la faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent”.

Lorsque notre enfant vient nous voir en exprimant des sentiments négatifs , du type : “mon frère me déteste”, “je veeeeeeuuux çaaaaaaa !”, “je déteste papa, il me crie toujours dessus”, “j’ai maaaaaaaaal !!!!!”, « ma fête d’anniversaire était nulle« , etc… Nous, parents avons tendance à :

  • nier leur sentiment : “mais non c’est pas vrai, ton frère ne te déteste pas
  • juger : “c’est de ta faute. Je t’avais dit de ne pas courir
  • faire la morale : “tu ne devrais pas parler comme ça de ton père. Tu sais qu’il se donne beaucoup de mal
  • interpréter : “ton copain t’a insulté ? Tu es sûr que c’est pas toi qui a commencé ?
  • menacer : “si tu n’arrêtes pas tout de suite ta comédie, je te mets au coin !
  • culpabiliser : « après tout ce que j’ai fait pour toi, comment peux-tu me dire une chose pareille ? »

Cette manie que nous avons tous (ou presque) a le fâcheux effet de couper l’élan de notre enfant, qui réagit généralement en se fermant comme une huitre. Loulou pense alors que dès qu’il essaiera de nous confier ses problèmes, nous l’accueillerons avec des jugements, de la morale ou des menaces. Petit à petit, il se fermera au dialogue. Pour libérer la parole de notre enfant (et l’habituer à se confier), mieux vaut ne rien dire et écouter de manière empathique (en essayant de nous mettre à sa place et de ressentir ses émotions et ses besoins).

Voici les façons adéquates de réagir :

  • Ecouter en silence et avec attention
  • Traduire en sentiments : « tu as dû te sentir très frustré », « je vois que tu es en colère »
  • Utiliser l’imaginaire pour lui offrir ce qu’il souhaite : “ce serait bien qu’on ai une fontaine de coca ici, tout de suite, on pourrait en boire autant qu’on veut !”

Susciter la coopération de l’enfant

Faire coopérer un enfant

Six tactiques pour amener un enfant à coopérer sans avoir à crier

Cette technique est très simple à utiliser et elle fait d’ailleurs partie des “habiletés” que j’ai eu le plus de facilité à adopter. Tous les parents connaissent les situations épuisantes et quotidiennes, où ils s’acharnent à répéter “Viens manger !”, “brosse-toi les dents” ou “range tes chaussure”, sans que l’enfant ne montre le moindre signe de coopération. D’ailleurs, en général, il font comme s’ils n’avaient rien entendu et continuent leurs petites activités du moment. Cela a le don de nous mettre en rage !

Pour amener un enfant à coopérer sans avoir à crier, il suffit d’opter une de ces tactiques :

  1. Décrire ce que l’on voit : « il y a une voiture au milieu  du couloir »
  2. Donner des informations pour qu’il réalise ce qu’il peut faire pour corriger le problème : « Si quelqu’un marche sur la voiture, il pourrait se faire mal »… S’il ne comprend toujours pas, ajouter « qu’est-ce que tu pourrais faire pour éviter ça ? »
  3. Le dire en un mot : « Jules, la voiture ! ». En général, si la tactique n°1 ne suffit pas, je continue avec la n°2. Il est rare que j’arrive à la n° 3 qui bien souvent se suffit à elle-même .
  4. Utiliser l’humour (prendre des voix de personnages, faire le pitre pour faire passer un message).
  5. Décrire ce que l’on ressent : « Au réveil, j’ai beaucoup de mal à supporter les cris ».
  6. Rédiger une note rigolote en faisant parler les objets. Exemple d’un petit mot que j’ai collé sur la brosse à dents de mon fils « je me sens seule. J’attends avec impatience la fin du repas pour que tu vienne m’utiliser ».

Mettre des cadres sans punir

Cette question est assez controversée chez la grande majorité des parents qui ne voient pas comment cadrer un enfant sans le punir. Pour eux, bannir toute punition signifierait abandonner les règles, laisser l’enfant faire ce qu’il veut…. Mais éducation bienveillante ne signifie pas laxisme. Un enfant a besoin de cadres et de règles. Le tout est de lui rappeler et de lui expliquer sans heurter ses sentiments et de manière à ce qu’il comprenne pourquoi la règle existe et quel est son objectif.

Donc voici comment recadrer un enfant sans le punir :

  1. Si l’on sait qu’une situation est potentiellement risquée, faire en sorte de l’anticiper : dérouler à votre enfant la scène telle qu’il va la vivre. Il est possible d’offrir un choix dès cette étape. Exemple : « la piscine est remplie mais il fait trop frais pour se baigner. Tu préfère sortir jouer dehors, auquel cas tu ne devras pas toucher à la piscine ou rester regarder un DVD dans la maison ? ».
  2. Exprimer ses sentiments avec force sans attaquer la personnalité de l’enfant : « je vois qu’il y a encore des traces de feutre sur le mur et ça me rend furieuse ! ».
  3. Exprimer ses attentes (ou besoins) : « J’ai acheté le trampoline pour te faire plaisir. Je m’attends à ce que tu en prennes soin ».
  4. Lui montrer comment corriger la situation : « Un verre a été renversé. Il faut une éponge » ; ou le faire participer. Exemple : « Peux-tu m’aider à trouver du café dans le magasin ? »
  5. S’il persiste… Offrir un choix (attention ! aucun des choix proposé ne doit être une punition ou une restriction). Exemple : « Tu peux continuer à faire du trampoline en faisant attention à ne pas l’abimer ou tu peux aller dans la maison jouer aux legos »
  6. S’il persiste encore…  Passer à l’action (lui faire subir les conséquences de ses actes).  Exemple de situation :
    – Loulou : je peux aller faire du trampoline ?
    – Moi : non
    – Loulou : pourquoi ?
    – Moi : dis-moi pourquoi
    – Loulou : parce que je l’ai déchiré encore une fois
  7. utiliser la recherche de solutions : l’idée ici est de rechercher avec l’enfant des solutions susceptibles de corriger un comportement qui pose problème de manière récurrente. Cette méthode est assez complexe et peut difficilement être synthétisée ici. Elle sera développée dans un article dédié.

Encourager l’autonomie

Nous, parents, avons pour principal objectif de préparer nos enfants à devenir des adultes autonomes et responsables. Voici quelques méthodes  pour développer l’autonomie de nos enfants et leur donner confiance en eux :

  • Offrir des choix : « tu préfères porter ton pantalon rouge aujourd’hui ou ton pantalon gris ? » (ça fonctionne particulièrement bien avec les petits)
  • Lui montrer qu’on respecte ses efforts : « ça peut être difficile de mettre ses chaussettes. Moi par exemple, je les tirebouchonne sur la main avant de les mettre ».
  • Ne pas poser trop de questions quand il arrive à la maison (surtout s’il est grand !)
  • Ne pas trop se presser à répondre à ses questions : « C’est une question intéressante. Qu’en penses-tu ? »
  • Encourager l’enfant à utiliser des ressources en dehors du foyer : « Tu trouves que ton poisson ne mange pas ? Le propriétaire de l’animalerie aurait peut-être une suggestion ».
  • Ne pas supprimer l’espoir : « Tu veux tenter ta chance dans la pièce de théâtre ? Ca va être une sacrée expérience ! »

Complimenter et favoriser l’estime de soi

bras de fer

Comment complimenter de façon à aider notre enfant à se sentir de plus en plus compétent, sûr de lui-même ?

Voici une grande découverte : il ne sert à rien de lancer de grandes louanges à un enfant. En effet, quand loulou vous montre, tout fier de lui, son nouveau dessin, si vous lui dites : “il est magnifique ce dessin !”, il va se dire “Maman n’aime pas vraiment mon dessin, elle ne l’a même pas regardé, elle dit toujours ça”.

Alors que si vous lui dites : “je vois un bel arc-en-ciel avec de jolies couleurs et une maison avec des volets verts. Et ton bonhomme a un sourire très joyeux qui me donne envie de rire ! ”. Là, l’enfant voit que vous vous intéressez vraiment à son dessin et il en est plus fier.

Comment complimenter de façon à aider notre enfant à se sentir de plus en plus compétent, sûr de lui-même ? En utilisant le compliment descriptif. Prenons le cas où loulou aurait rangé sa chambre, voici plusieurs façons de le complimenter de manière efficace :

  1. Décrire ce qu’on voit : « je vois un sol propre, des jouets rangés et un lit fait »
  2. Décrire ce qu’on ressent : «  c’est un véritable plaisir de rentrer dans cette chambre ! »
  3. Résumer en un mot le comportement digne de louanges : « Tu as trié tes légos et tu les as placé dans des caisses séparées. C’est ce que j’appelle de l’organisation ! » .

L’aider à cesser de jouer des rôles

Enfant maladroit, colérique, têtu… à se percevoir autrement si on l’aide à changer cette image qu’il s’est faite de lui-même (ou qu’on lui a collé à force de le lui répéter !) ?

L’enfant colérique, têtu, maladroit, paresseux, peut arriver à se percevoir autrement si on l’aide à changer cette image qu’il s’est faite de lui-même (ou qu’on lui a collé à force de le lui répéter !).  Pour changer ces comportements, on doit d’abord l’amener à se voir différemment en :

  1. Recherchant les occasions de lui présenter une nouvelle image de lui-même : « tu as joué avec ta sœur calmement. Je n’ai pas entendu de cris et tu lui as prêté tes jouets. »
  2. Le plaçant dans des situations qui lui permettent de se voir différemment : « veux-tu m’aider à servir le repas ? »
  3. Faisant en sorte qu’il nous entende dire des choses agréables à son sujet
  4. Donnant l’exemple du comportement que l’on souhaite lui inculquer (être un modèle)
  5. Piochant des exemples du passé qui rappellent que l’enfant n’est pas comme il l’a dit.

Voilà, rédiger cet article m’a permis de réviser toutes les habiletés dont j’aurais besoin. J’espère qu’il vous servira aussi de trame. Laissez-moi un commentaire pour me dire si cette synthèse des habiletés Faber et Mazlish vous a rendu service. Je reviendrai sur chacune d’entre elle plus en détail au cours des prochaines semaines. A bientôt pour la suite du défi !

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2 comments

  1. Ingrid - Répondre

    Très intéressant.
    J’en retiens qu’il faut apprendre à ralentir notre rythme pour être plus à l’écoute.
    J’aime bien l’histoire du « Il est magnifique ton dessin ». Je me suis reconnue… Oups..

    • Bahia Behidj - Répondre

      Et oui, c’est bien difficile de ne pas se montrer « trop » enthousiaste devant les créations de ses enfants 😉

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